Une étude réalisée par l’IFOP (sous la direction de François Kraus) et publiée le 18 novembre 2025, intitulée État des lieux du rapport à l’islam et à l’islamisme des musulmans de France[1],  met en avant « un phénomène de “réislamisation” qui affecte tout particulièrement les jeunes musulmans français et s’accompagne d’une progression marquante de l’adhésion aux thèses islamistes », au point qu’on peut craindre la formation en cours d’une « contre-société » au sein de la société française. Mais si le risque de séparatisme n’est pas à écarter, on est encore fort loin de la guerre civile annoncée par certains essayistes. Quant au « Grand Remplacement », il relève pour le moment du mythe répulsif, s’inscrivant dans une relation d’opposition avec la « créolisation », mythe supposé attractif fondé sur la promesse d’un « métissage universel » ou d’une « caféaulaitisation du monde[2] », nouvelle image de l’« avenir radieux » du genre humain[3].

Il faut préciser tout d’abord que la proportion de musulmans dans la population adulte française est passée de 0,5 % en 1985 à 7 % en 2025. L’islam est ainsi la deuxième religion de France, loin derrière un catholicisme en net recul (de 83% à 43 %) et devant le protestantisme (4%). Dans le même temps, la part des « sans religion » a fortement augmenté pour atteindre 37,5 %. L’étude établit que 80 % des musulmans se déclarent « religieux », contre 48 % en moyenne chez les adeptes des autres religions, et que 24 % se disent « extrêmement » ou « très » religieux, deux fois plus que dans les autres confessions (12 %). Cette religiosité intense culmine chez les 15-24 ans (30 %, contre 12 % chez les 50 ans et plus). La prière quotidienne est passée de 31 % en 1994 à 62 % en 2025, trois fois plus que dans les autres religions (18 %). Les jeunes musulmans sont en outre plus pratiquants que leurs aînés. Sur la question de la création du monde, 65 % des musulmans estiment que « c’est plutôt la religion qui a raison » lorsque science et religion s’opposent, contre 19 % en moyenne chez l’ensemble des Français. Cette proportion monte à 81 % chez les moins de 25 ans (52 % chez les 50 ans et plus).

La « réislamisation » de la population musulmane en France, en particulier chez les jeunes musulmans influencés par l’idéologie salafiste, avait déjà été documentée et analysée par le sociologue Olivier Galland et la politiste Anne Muxel dans leur livre paru en 2018, La Tentation radicale[4]. La nouvelle étude de l’IFOP établit que 33 % des Français musulmans interrogés expriment une sympathie pour au moins une mouvance islamiste (mais 52% éprouvent de l’hostilité à l’égard du jihadisme), 42 % des moins de 25 ans approuvent tout ou partie des positions islamistes (38% pour l’ensemble des musulmans), et 57 % des 15-24 ans choisiraient le respect des règles de leur religion plutôt que le respect des lois de la République française (44% pour l’ensemble des musulmans). Un tiers des jeunes musulmans de 15 à 24 ans disent se sentir proches des Frères musulmans (24% pour l’ensemble des musulmans). L’évolution est frappante depuis les années 1990. C’est ainsi que 67% des jeunes musulmans de 18 à 24 ans disent aujourd’hui prier au moins une fois par jour, alors qu’ils n’étaient qu’un sur cinq ou moins à le faire au milieu des années 1990 ou au début des années 2000, et que 40% des jeunes musulmans disent fréquenter la mosquée le vendredi, alors qu’ils n’étaient qu’un peu plus d’un sur dix à le faire il y a trente ans. La montée spécifique de la religiosité chez les musulmans est frappante : comme nous l’avons déjà mentionné, 80% de l’ensemble des musulmans disent être « quelqu’un de religieux » contre 48% des personnes adeptes d’autres religions. Le degré de religiosité est encore plus marqué chez les jeunes musulmans, 30% d’entre eux se disant « extrêmement ou très religieux », contre 12% par exemple des musulmans de 50 ans et plus. Et  59% des musulmans âgés de 15 à 24 ans (contre 38% des plus de 50 ans) se disent favorables à l’application de la charia en France (et plus généralement dans les pays non musulmans). Il est difficile de ne pas faire l’hypothèse qu’il y a, dans ce processus spectaculaire de dé-sécularisation, un effet de génération.

On comprend que les milieux islamistes et les militants gauchistes, en particulier les universitaires propalestiniens et antisionistes, se soient empressés de dénoncer comme « islamophobe » cette enquête de l’IFOP qui jetait une lumière crue sur l’état de l’islam en France et venait déranger leur confort intellectuel et moral. Les résultats de l’enquête ne leur conviennent pas, car ils sont contraires à leurs attentes, infirment leurs thèses et heurtent leurs préjugés islamophiles, voire islamismophiles, qu’ils prennent pour la composante centrale de leur « antiracisme » qu’ils claironnent. Indignés et choqués, ils ne veulent rien savoir sur la dure réalité contredisant leur vision à la fois angélique et victimaire des musulmans. C’est pourquoi ils se déchaînent pour disqualifier l’enquête, ses auteurs et l’institut de sondage lui-même.

Le député LFI Paul Vannier a ainsi violemment attaqué l’IFOP, en condamnant « cette “enquête” bidon d’IFLOP [sic] destinée à servir l’agenda islamophobe de l’extrême droite » et qui se réduirait à une « opération de stigmatisation de nos compatriotes musulmans »[5]. Les académo-militants, quant à eux, ont fait mine de s’indigner, au nom de « la science » (celle qu’ils prétendent représenter et monopoliser), devant les résultats de cette enquête qu’ils ont tenté de disqualifier en évoquant ses « nombreuses approximations méthodologiques » et qu’ils ont accusé également d’exprimer et de légitimer le « racisme antimusulmans » présenté comme une composante majeure du « racisme d’État » censé être installé en France. Ils ont ajouté que, dans le contexte d’une « droitisation » de l’opinion française, c’était une faute politique et morale que de publier une telle enquête, susceptible de fournir des arguments à « l’extrême droite » pour alimenter son discours anti-immigrés et « islamophobe »[6]. Autant d’appels à cesser d’enquêter sur ces questions sulfureuses, car enquêter c’est stigmatiser les musulmans, et donc les présenter comme inquiétants, menaçants ou coupables, voire comme incarnant « l’ennemi intérieur », alors qu’ils doivent être perçus avant tout comme des victimes du « racisme antimusulmans ».

L’exploitation idéologique de la hantise de « l’islamophobie » permet de rejeter, au nom de l’antiracisme, toute étude objective portant sur l’islam et les musulmans dans les sociétés non musulmanes. C’est ainsi que s’est créé, dans les milieux politiques, culturels et intellectuels d’extrême gauche et d’ultragauche engagés inconditionnellement dans la défense de la « résistance palestinienne » – c’est-à-dire la lutte armée telle qu’elle est menée par des groupes jihadistes –, un camp d’activistes islamophiles comportant de nombreux islamolâtres, et dont le militantisme consiste pour l’essentiel en une chasse aux « islamophobes ».

Aujourd’hui, en particulier chez les jeunes musulmans vivant dans les pays européens, souligne justement le sociologue Ruud Koopmans, spécialiste de l’islam, « la radicalisation islamiste repose surtout sur l’idée que le monde entier est hostile à l’islam, et qu’il existe un affrontement global entre musulmans et non-musulmans[7] ». Il y a là un fantasme paranoïaque, celui de la globalisation de l’islamophobie, phénomène qu’on peut caractériser comme la forme islamique du panekhthrisme (du grec ekhthros, « ennemi »), et qui fonctionne comme une vision mythique, de facture conspirationniste dans la plupart de ses politisations, puisant dans l’imaginaire victimaire. Le néologisme « panekhthrisme » a été forgé par l’orientaliste Maxime Rodinson pour caractériser le fantasme de groupe selon lequel le groupe d’appartenance (peuple, nation, ethnie, communauté religieuse, etc.) ferait l’objet d’une haine universelle[8]. Rodinson désignait par ce terme un phénomène anthropologique très général, d’ordre psychosocial, pouvant prendre la forme d’une vision mythique : « Tout peuple, tout groupe social tend à voir dans les attaques dont il est l’objet – voire dans les résistances à ses propres attaques – les manifestations d’une haine gratuite du reste de l’humanité envers lui, d’une conjuration universelle du Mal contre le Bien qu’évidemment il représente[9]. » Il s’agit d’une forme d’ethnocentrisme complotiste et victimaire, présupposant que « nos ennemis sont partout » et que « le monde est contre nous »[10]. Le monde islamique fait ainsi l’objet d’une auto-essentialisation et se fantasme comme une citadelle assiégée par des impitoyables ennemis, les « infidèles », les « incroyants ».

Donnant dans le classique « retournement du stigmate », les idéologues et les propagandistes islamistes qui dénoncent l’islamophobie comme une hostilité universelle envers les musulmans définissent ces derniers comme des victimes innocentes de menaces ou d’agressions qui, se trouvant en position de légitime défense, peuvent et doivent répliquer par le jihad. Oussama Ben Laden, vers le milieu des années 1990, a fait de ce postulat conspirationniste ou panekhthriste (« L’islam est partout entouré d’ennemis ») et de sa conclusion jihadiste (il faut tuer tous les ennemis de l’islam) le thème majeur de sa propagande. On peut ainsi résumer sa vision du jihad comme obligation religieuse : « L’islam est partout assiégé, agressé et spolié, l’offensive “judéo-croisée” est planétaire et appelle une mobilisation de l’ensemble des musulmans[11]. » À la fin de son essai publié sur Internet en mars 2008, L’Absolution, Ayman al-Zawahiri, le numéro deux d’Al-Qaida, exposait clairement sa vision du grand affrontement mondial : « Les ennemis de l’islam s’allient contre lui de partout et en tout lieu[12]. »

Postuler l’existence d’une islamophobie globalisée, ou plus exactement d’une « islamomisie » planétaire (puisqu’il s’agit de surtout de haine, mísos, plutôt que de peur, phóbos), c’est, pour tout musulman se sentant visé, s’installer dans la position d’un objet de rejet haineux, une position victimaire à la fois intolérable et idéologiquement confortable. S’imaginant la victime d’une conjuration universelle contre l’islam et les musulmans, le musulman doit donc penser à se défendre contre les non-musulmans censés le haïr, d’une haine gratuite, sans raison – sinon, pour certains, d’une haine exprimant de l’envie, de la jalousie ou du ressentiment envers les « meilleurs des hommes » que seraient les musulmans. C’est ainsi que le musulman se mobilise contre ses ennemis supposés, et qu’il « se radicalise » en adoptant telle ou telle version de l’islam fondamentaliste et jihadiste.

Il faut souligner le double fait, pointé par Ruud Koopmans, que « dans les pays d’origine [des musulmans vivant en Europe], l’islamisme est devenu, dans les dernières décennies, la forme dominante de l’islam », et que, « par capillarité, ce phénomène touche aussi les communautés musulmanes en Europe[13] ». La salafisation des jeunes musulmans représente aujourd’hui le grand obstacle auquel se heurtent ceux qui visent à les « assimiler » (terme républicain sulfureux désormais à éviter) ou à les « intégrer » (dans la perspective multiculturaliste du « vivre ensemble avec nos différences »). L’adhésion croissante à une forme identitaire de l’islam favorisant divers modes de politisation de cette religion est le premier fait psychosocial qu’il s’agit de reconnaître pour comprendre les dérives auxquelles on se réfère ordinairement par le mot « radicalisation », renvoyant à la fois à une tendance au rejet du contact avec les non-musulmans, à la séparation d’avec la société globale et à la tentation de combattre cette dernière par divers moyens.

Le séparatisme est perçu comme un choix de plus en plus légitime par les musulmans vivant dans des sociétés non musulmanes sécularisées. Quant au jihadisme, s’il n’est revendiqué comme tel que dans les marges de la « communauté musulmane » en France, il est indirectement légitimé par la perception positive de certains groupes islamo-terroristes, tel le Hamas, comme des « mouvements de résistance » contre le « colonialisme génocidaire » attribué à Israël. Cherchant à capter l’électorat musulman en France, les démagogues islamo-gauchistes de La France insoumise diffusent inlassablement ce cliché de propagande. Applaudir et encourager la « réislamisation » en cours, c’est participer à la campagne internationale visant à criminaliser et à démoniser les Israéliens, les « sionistes » et les Juifs, voire les « Occidentaux », censés participer à un grand complot contre l’islam et les musulmans. Car les dénonciations litaniques de « l’islamophobie » s’inscrivent dans une vision complotiste partagée par les gauches « radicales » et les mouvances islamistes, qui visent à imposer la représentation du musulman comme victime du « racisme anti-musulmans ».

Le genre humain est loin d’être sorti de l’âge des mythes et des « combats de géants ». Le monde affectivo-imaginaire dans lequel nous vivons reste largement structuré par des représentations et des croyances manichéennes, qui alimentent et aiguisent les conflits, sur fond du « choc des civilisations » marqué notamment par ce que Samuel Huntington appelait en 1996 la « Résurgence de l’islam[14] », observable dans le monde musulman ainsi que dans les sociétés non musulmanes où vivent des musulmans. Aux actions des fanatiques s’ajoutent celles des manipulateurs et des propagandistes. À la mauvaise foi des meneurs s’ajoute la fausse conscience des suiveurs. Le cynisme des stratèges idéologiques inspire et orchestre des simulacres d’engagements chez les nouvelles « belles âmes ». Comme le notait en 1972 le philosophe Raymond Ruyer, trop oublié aujourd’hui, dans son livre sur « les nuisances idéologiques » : « Tout démagogue qui ne songe qu’à sa propre carrière pose au politique désintéressé. Tout idéologue se présente comme savant. Tout prêtre qui a le prurit de l’agitation politique se donne comme ardemment religieux[15]. »

Les « nuisances idéologiques » ne sont pas des choses du passé. On peut même craindre qu’avec les réseaux sociaux et l’IA, elles aient un grand avenir devant elles. La sociologue Eva Illouz a justement insisté sur ce phénomène apparemment paradoxal :

« Les réseaux sociaux agissent comme des catalyseurs. Ils démultiplient l’intensité et la vitesse de diffusion des affects dans l’espace public. Des études sur X (anciennement Twitter) ont d’ailleurs montré qu’un post exprimant une émotion a 20 % de chances en plus d’être partagé, surtout lorsque celle-ci est négative, parce qu’elle génère davantage d’engagement qu’une analyse froide ou mesurée. L’indignation, la colère et la révolte circulent à travers les réseaux sociaux comme un virus contagieux. C’est ce que l’on pourrait appeler un effet de duplication émotionnelle[16]. »

Et la sociologue d’ajouter qu’« une colère ou une peur suffisamment fortes nous rendent indifférents aux données même les plus solides, car nous ne pensons plus qu’à survivre, nous défendre et nous protéger ». Or, précise-t-elle, « cette dynamique nourrit de puissants mécanismes de déni collectif, soit notre capacité à savoir et à ne pas savoir en même temps, à voir sans voir, à bloquer ce qui dérange nos interprétations et à nous réfugier dans des récits protecteurs[17] ». La fuite dans les mythes est le prix à payer pour l’évanouissement des utopies futuristes qui meublaient l’optimisme progressiste issu des Lumières. La rationalisation croissante promise par les prophètes de l’âge libéral-progressiste s’avère une utopie occidentalocentrique fondée sur un système d’illusions en cours d’effacement. Comment penser et agir face à un monde morcelé peuplé d’identités culturelles ou civilisationnelles mutuellement exclusives et potentiellement conflictuelles ? Le risque est en effet celui d’un rebarbarisation du monde, annoncée par divers signes inquiétants. On peut tout autant y voir un processus de décivilisation. Le monde apaisé et apaisant issu du procès de Nuremberg, ce monde dans lequel, sous le drapeau du « Plus jamais ça », nous pouvions adhérer sans effort à l’espoir d’une paix universelle, ce monde enchanté n’est plus. Il s’est réduit à un objet de nostalgie et à un thème de discours commémoratif.

La première tâche philosophique est de repenser l’universalisme, c’est-à-dire l’exigence d’universalité, sans détourner le regard du paysage planétaire répulsif, dans lequel la haine idéologisée d’un « Occident » mythifié prend le visage vertueux de la critique wokiste d’un « européocentrisme » qui n’est plus de saison[18]. Il s’agit de se donner les moyens de résister à la fragmentation identitaire en cours, qui, transformant les « autres » en ennemis absolus, est porteuse de guerres d’extermination fantasmées comme « purificatrices ». De nouveaux génocides sont possibles et imaginables, facilités par les « avancées technologiques » de l’industrie de l’armement. Et, contrairement à la petite musique rassurante rituellement diffusée par les vertueux organismes internationaux, les fameuses « leçons du passé » ne sont jamais vraiment prises en compte. Elles ne sont guère que des prières à réciter comme des articles d’un catéchisme idéologique désuet.

Ce qui reste possible, c’est de remonter la pente en partant d’une vision réaliste des évolutions observables, aussi déplaisantes ou déplorables soient-elles à nos yeux. Il ne s’agit pas de se réconforter les uns les autres, de partager le même opium des peuples pour s’installer dans des rêveries héritées d’un passé dépassé, mais de faire preuve de lucidité et de courage intellectuel face aux défis imprévus qui se multiplient depuis la fin du XXe siècle.

 

 

 

[1] IFOP, 18 novembre 2025, https://www.ifop.com/article/etat-des-lieux-du-rapport-a-lislam-et-a-lislamisme-des-musulmans-de-france. Voir Virginie Larousse, « Un sondage de l’IFOP sur l’islam en France, qui met en lumière un rigorisme croissant, fait débat », 19 novembre 2025, https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/11/19/islam-en-france-un-sondage-de-l-ifop-qui-met-en-lumiere-un-rigorisme-croissant-fait-debat_6654053_3224.html ; Olivier Galland & Gérard Grunberg, « Sur la “réislamisation” de la jeunesse musulmane », 25 novembre 2025, https://www.telos-eu.com/fr/societe/sur-la-reislamisation-de-la-jeunesse-musulmane.html.

[2] Jacques Ruffié, De la biologie à la culture, Paris, Flammarion, 1976, p. 467. Voir Pierre-André Taguieff, « Réflexions sur la question antiraciste », Mots/Les langages du politique, n° 18, mars 1989, pp. 89-90 ; id., Du racisme en général et du racisme anti-Blancs en particulier, Saint-Martin-de-Londres, H&O éditions, 2025, pp. 198-199.

[3] Pierre-André Taguieff, Le Grand Remplacement ou la politique du mythe.  Généalogie d’une représentation polémique, Paris, Éditions de l’Observatoire / Humensis, 2022, pp. 310-317.

[4] Olivier Galland & Anne Muxel (dir.), La Tentation radicale. Enquête auprès des lycéens, Paris, PUF, 2018. Voir Gérard Grunberg, « La radicalisation religieuse des jeunes musulmans en France, » 5 avril 2018, https://www.telos-eu.com/fr/societe/la-radicalisation-religieuse-des-jeunes-musulmans-.html.  

[5] Géraldine Woessner (avec Erwan Seznec), « Sondage choc sur l’islam : l’Ifop dépose une plainte contre deux députés LFI », 24 novembre 2025, https://www.lepoint.fr/societe/sondage-choc-sur-l-islam-l-ifop-depose-une-plainte-contre-deux-deputes-lfi-24-11-2025-2603788_23.php.

[6] Voir par exemple Nonna Mayer & Vincent Tiberj, « Enquêter sur l’antisémitisme : autopsie d’un mauvais sondage », AOC, 26 novembre 2025, https://aoc.media/analyse/2025/11/25/enqueter-sur-lantisemitisme-autopsie-dun-mauvais-sondage/. Cet article polémique marqué par la mauvaise foi et une volonté de censure (flirtant avec la « cancel culture ») vise à la fois l’enquête de l’IFOP pour Écran de veille publiée le 18 novembre 2025 et le projet d’enquête sur l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur confié à deux chercheurs du CEVIPOF-Sciences Po et à l’IFOP. Pour une réponse argumentée à ce mauvais procès, voir Olivier Galland & Gérard Grunberg, « Sur la participation d’universitaires aux campagnes de disqualification de deux enquêtes », 1er décembre 2025, https://www.telos-eu.com/fr/societe/sur-la-participation-duniversitaires-aux-campagnes.html.

[7] « “La montée de l’islamisme touche toute l’Europe” : le sondage choc de l’Ifop analysé par Ruud Koopmans » (propos recueillis par Baptiste Gauthey), 21 novembre 2021, https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/la-montee-de-lislamisme-touche-toute-leurope-le-sondage-choc-de-lifop-analyse-par-ruud-koopmans-FA2OKCNE6FA4DLHLLD3TKJALAE/.

[8] Maxime Rodinson, « Antisémitisme éternel ou judéophobies multiples ? » (1979), in Peuple juif ou problème juif ?, Paris, François Maspero, 1981, p. 274..

[9] Maxime Rodinson, « Quelques thèses critiques sur la démarche poliakovienne », in Maurice Olender (dir.), Pour Léon Poliakov. Le Racisme, mythes et sciences, Bruxelles, Édition Complexe, 1981, p. 318.

[10] Voir Pierre-André Taguieff, Théories du complot. Populisme et complotisme [2015], 3e édition revue et augmentée, Toulouse, Éditions Entremises, 2023, pp. 126-127.

[11] Jean-Pierre Filiu, Les Neuf Vies d’Al-Qaida, Paris, Fayard, 2009, p. 238.

[12] Ayman al-Zawahiri, L’Absolution des oulémas et des moujahidines de toute accusation d’impuissance et de faiblesse [mars 2008], tr. fr. Jean-Pierre Milelli, s. l. [Villepreux], Éditions Milelli, 2008, p. 258 (souligné dans le texte).

[13] « “La montée de l’islamisme touche toute l’Europe” : le sondage choc de l’Ifop analysé par Ruud Koopmans », art. cit.

[14] Samuel P. Huntington, Le Choc des civilisations [1996], tr. fr. Jean-Luc Fidel et al., Paris, Odile Jacob, 1997, pp. 116-125, 160-162, 229-239, 296-308.

[15] Raymond Ruyer, Les Nuisances idéologiques, Paris, Calmann-Lévy, 1972, p. 14.

[16] Eva Illouz, « Les émotions façonnent nos démocraties capitalistes » (propos recueillis par Fabien Trécourt), 1er septembre 2025, https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-emotions-faconnent-nos-democraties-capitalistes.

[17] Ibid.

[18] Voir Pierre-André Taguieff, « Être républicain, c’est défendre un antiracisme universaliste » (propos recueillis par Kévin Boucaud-Victoire), 29 juillet 2022, https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/pierre-andre-taguieff-etre-republicain-cest-defendre-un-antiracisme-universaliste; id., Où va l’antiracisme ? Pour ou contre l’universalisme, préface d’Isabelle de Mecquenem, Paris, Hermann, 2023 ; id., « Plaidoyer pour l’universalisme », in Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador & Pierre Vermeren (dir.), Face à l’obscurantisme woke, Paris, PUF / Humensis, 2025, pp. 411-437 ; id., « L’universalisme sous des feux croisés », Le Droit de Vivre, n° 695, été 2025, pp. 47-51 ; id., « L’universalisme et ses ennemis », Front populaire, n° 22, septembre-octobre-novembre 2025, pp. 140-151.


Pierre-André Taguieff

Pierre-André Taguieff est philosophe, politiste et historien des idées, directeur de recherche au CNRS (désormais à la retraite). Il est l’auteur de plus d’une cinquantaine de livres. Derniers ouvrages parus sur la question : Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme, Paris, Hermann, 2021 ; L’Antiracisme devenu fou. Le « racisme systémique » et autres fables, Paris, Hermann, 2021 ; L’Invention de l’islamo-palestinisme. Jihad mondial contre les Juifs et diabolisation d’Israël, Paris, Odile Jacob, 2025.

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