« Tenir la tribune » et « faire la salle ». Voilà les deux règles qu’appliquent, depuis des décennies, les mouvements trotskistes pour s’imposer dans les AG et les congrès. Depuis la semaine dernière, nous savons que cette recette convient également parfaitement aux auditions parlementaires. Le 6 décembre dernier, devant la commission d’enquête parlementaire sur les liens supposés entre mouvements politiques et réseaux islamistes, Jean-Luc Mélenchon a ainsi tenu le micro en multipliant les digressions historiques, tandis que depuis la salle, les députés LFI s’imposaient sur la liste des prises de paroles pour éviter que d’autres parlementaires moins bienveillants puissent interroger leur Lider Maximo. Ils ont ainsi réussi à poser 4 des 6 questions retenues au cours de la séance. La mécanique était parfaitement huilée.

Pourtant, pendant que docteur Jean-Luc se pose en défenseur de la laïcité, Mister Mélenchon et les membres de son parti n’hésitent pas à frayer avec des organisations proches des frères musulmans ou des membres de mouvements terroristes, comme le Front populaire de Libération de la Palestine – FPLP (organisation classée comme terroriste). Aux quelques interrogations portées sur la proximité documentée de certains élus insoumis avec des figures de ce mouvement, l’ancien et toujours candidat à la présidentielle a plaidé le concours de circonstance, la rencontre fortuite voire les mauvais tours du hasard. Surréaliste.

Un nom aurait pourtant suffi à faire dérailler cette belle mécanique du déni : celui d’Andreas Malm auquel LFI a confié une chaire au sein de l’Institut de La Boétie, son école de formation.

 

Du FPLP au Hamas : une fidélité à la lutte armée

Andreas Malm, maître de conférences en « écologie humaine » à l’université de Lund en Suède, n’est pourtant pas un universitaire comme les autres. Né en 1962, militant trotskyste au sein de l’IVe Internationale, il consacre d’abord son activisme, dans les années 1990, à la lutte anticapitaliste et anticoloniale. Il raconte lui‑même que sa formation politique s’est faite aux côtés du FPLP et du FDLP, le Front Démocratique de Libération de la Palestine, dans les camps palestiniens de Jénine, qu’il a également côtoyé des militants du Jihad islamique et que sa solidarité avec cette « gauche » est l’une de ses convictions les plus profondes. Dans son dernier livre, Pour la Palestine comme pour la terre (2025), il reproche même aux partis de gauches du Nord d’avoir tourné le dos à la lutte armée et appelle à regarder à nouveau vers ces organisations marxistes qui la pratiquent encore, au lieu de les tenir à distance.

Il écrit : « La situation lamentable de la gauche dans le monde entier devrait d’ailleurs nous faire apprécier d’autant plus cette gauche-ci. Nous avons là une vraie gauche organisée, présente sur les lignes de front du combat central contre l’Empire en ce moment historique. »

Et il poursuit, en déplorant l’éloignement des gauches occidentales vis-à-vis de ces mouvements: « Mais la gauche des pays du Nord a suivi les événements depuis le 7 octobre sans trop prêter attention à la gauche qui se trouve là-bas, comme si elle avait oublié l’existence du FPLP et du FDLP après la signature des accords d’Oslo, ou comme si elle s’était tellement habituée à l’idée que les forces progressistes ne pratiquent plus la lutte armée qu’elle se désintéresse totalement de celles qui la perpétuent. Il me semble que c’est un problème. »

Le message est on ne peut plus clair : pour Malm, les « marxistes qui se respectent » doivent suivre les actions de ces mouvements terroristes et s’en inspirer. Ce n’est pas un accident de parcours, c’est une ligne politique assumée.

Quant au Hamas, organisation également classée comme terroriste, Malm n’hésite pas à en faire l’apologie dans ses écrits les plus récents. Dans le même ouvrage, il ose écrire : « Le Hamas n’est certes pas un modèle absolu en matière de pratiques démocratiques. Mais les choses sont relatives. Si nous adoptons le point de vue marxiste sur la démocratie bourgeoise et que nous la chérissons pour l’espace qu’elle laisse à la gauche révolutionnaire pour agir librement, alors il nous faut conclure que Gaza sous l’autorité du Hamas est l’incarnation la plus complète qu’on puisse trouver entre Beyrouth et Tunis d’une telle démocratie. »

Cette présentation du Hamas comme garant d’une forme de démocratie favorable à la gauche révolutionnaire révèle une volonté délibérée de réhabiliter, sur le plan intellectuel, des organisations qui pratiquent le terrorisme comme mode d’action politique.

 

Le 7 octobre : de la contextualisation à la justification

C’est dans sa conférence du 7 décembre 2023 à Stockholm que Malm franchit définitivement toutes les lignes rouges. Invité par « Teach Ins for Palestine » et « Stockholm Academics for Palestine », il va tenir des propos d’une violence inouïe sur les massacres du 7 octobre.

Pour lui, ce qui s’est passé le 7 octobre est « fondamentalement un acte de libération ». Concernant le massacre du festival Nova, où 364 jeunes gens ont été assassinés alors qu’ils dansaient, Malm développe une justification aussi cynique qu’abjecte. Il évoque « des mises à mort spontanées » dans un contexte de « chaos ».  Selon lui, les terroristes auraient découvert des milliers de personnes dansant au moment où ils les survolaient en parapente, alors qu’eux-mêmes sortaient d’un véritable « camp de concentration ». Sic !

Malm avoue que ce qui a suivi était « clairement un massacre de personnes en train de danser, ce qui est hautement déplorable, mais pas incompréhensible. Je pense que si vous vivez dans un camp de concentration et êtes absolument empêché de vous déplacer nulle part en dehors. Et que vous avez un parapente et vous parvenez pour la première fois à voler en dehors du camp de concentration et vous atterrissez sur des gens qui DANSENT (intonation très prononcée comme si cela était une provocation) et vous avez une arme, vous allez probablement à cet instant exprimer la colère que vous avez en vous, avec une violence destructrice imprévue contre ces civils. » Ignoble !

Mais Malm va encore plus loin dans l’horreur. Il confesse regarder et partager avec ses amis les vidéos des massacres du Hamas, le 7 octobre, comme « une drogue qu’il s’injecte dans les veines » pour entretenir l’espoir.

L’horreur de ces propos n’a pourtant pas suffi à échauder les responsables de la France Insoumise. Quelques semaines plus tard, le 30 mars 2024, Andreas Malm est l’invité vedette de l’Institut de la Boétie. Il y formera les militants LFI sur les stratégies et les tactiques (conflictualisation, sabotage, …) à mettre en œuvre pour conquérir le pouvoir.

Pour ceux qui penseraient que ces propos relèvent d’un dérapage isolé, il suffit de se reporter à ce qu’il a écrit depuis. Dans Pour la Palestine comme pour la terre, il établit une équivalence totale entre « la destruction de la Palestine » et « la destruction de la Terre », affirmant ainsi une équivalence totale entre l’impérialisme fossile, le sionisme et le réchauffement climatique, celui-ci y étant désormais présenté comme une « Nakba planétaire ».

Ce raisonnement, qui fait de la question environnementale une extension directe du conflit israélo-palestinien, n’a d’autre objectif que de fédérer toutes les haines dans un même camp : celui de la revanche des peuples opprimés, où les écologistes radicaux se rêvent bras armés d’une insurrection globale. Là où la rhétorique anticapitaliste classique dénonçait les multinationales et les banques, Malm et ses disciples désignent désormais une cible centrale : l’Occident blanc, colonial, masculin et fossile, dont Israël ne serait qu’un avant-poste militaire et économique.

 

L’énigme de Lancaster : réhabiliter la violence politique

Si le fond est radical, la méthode ne l’est pas moins. Il ouvre son livre paru en 2020, Comment saboter un pipeline, sur ce qu’il appelle « l’énigme de Lancaster » : « Il est étrange et frappant que les militants pour le climat n’aient pas commis d’actes de terrorisme. Après tout, le terrorisme est de loin la forme d’action politique individuelle la plus efficace du monde moderne et le changement climatique est un sujet qui tient au cœur des gens tout autant que, mettons, les droits des animaux. C’est d’autant plus remarquable quand on pense à la facilité avec laquelle on peut faire sauter des stations-service ou vandaliser des SUV. Dans les villes, les SUV sont exécrés par tous ceux qui ne les conduisent pas ; et dans une ville de la taille de Londres, il suffirait de quelques dizaines de personnes pour rendre tout bonnement impossible la possession de ces véhicules en rayant systématiquement leurs flancs avec des clefs, ce qui coûterait chaque fois plusieurs milliers de livres à leur propriétaire. »

Derrière cette habileté rhétorique consistant à faire semblant de s’interroger, Andreas Malm vise bien à réintroduire dans l’arsenal militant de la gauche l’action violente et notamment les sabotages comme moyens légitimes.

 

La théorie du flanc radical : déconstruire le mythe de la non-violence

Comment passer de la théorie à l’action ? C’est là que Malm déploie son génie tactique. À travers une relecture historique des différentes luttes sociales – suffragettes, mouvement des droits civiques –, il s’emploie à déconstruire « l’idée que la seule manière d’obtenir gain de cause serait la non-violence ».

Selon Malm, les actions pacifistes de Martin Luther King n’ont obtenu des résultats que grâce à la présence d’un flanc radical, incarné par Malcolm X et les Black Panthers. Il en tire une leçon : les stratégies violentes et non-violentes ne s’opposent pas, elles se complètent.

« L’influence bénéfique d’un flanc radical présuppose une division du travail où les radicaux et les modérés jouent des rôles très différents. Les premiers portent la crise jusqu’à un point de rupture tandis que les seconds y proposent une issue. »

Des manifestations contre la réforme des retraites à celles contre les méga-bassines, cette stratégie est désormais à l’œuvre. Les syndicats et les partis de gauche sont d’ailleurs beaucoup moins prompts qu’il y a quelques années à dénoncer les mouvements plus radicaux qui pratiquent la violence. La présence d’un flanc radical rend les revendications « modérées » plus acceptables par contraste. Une version appliquée de la théorie de la fenêtre d’Overton !

 

L’acceptabilité progressive de la violence : une stratégie calculée

Mais Malm ne se contente pas de théoriser la complémentarité entre violence et non-violence. En parfait stratège, il s’intéresse également à la façon de faire accepter progressivement la violence par l’opinion publique. Ses réflexions sur « l’acceptabilité de la violence » sont particulièrement révélatrices de sa méthode.

L’approbation de la violence serait fonction des cibles choisies. Malm critique les blocages d’autoroutes qui pénalisent indifféremment toutes les classes sociales. Les actions de sabotage doivent avoir du sens. Il invite donc les activistes à s’attaquer d’abord aux riches (dégonfler les pneus de SUV car ce sont des biens de luxe), à certaines entreprises comme TotalEnergies, présentée comme l’une des entreprises les plus « agressives contre la planète », ou encore au secteur militaire.

Enfin, le temps jouerait un rôle déterminant dans la légitimation de la radicalité. Plus la perception de l’urgence climatique est vive, plus les actions violentes seront acceptées, prédit-il. Il existerait une « loi de l’augmentation tendancielle de la réceptivité [de la violence] dans un monde en réchauffement rapide ». « À six degrés d’augmentation [de la température], l’envie de faire sauter des pipelines pourrait bien être à peu près universelle » espère-t-il.

 

Du sabotage au terrorisme : une frontière qui s’efface

En 2020, quand il écrit Comment saboter un pipeline, Malm évoque essentiellement la violence exercée contre des biens matériels. Il met d’ailleurs en garde : « On change de registre dès que du sang est versé. Cela pourrait arriver, malencontreusement ou délibérément. Ce n’est pas nécessaire. […] À l’heure où j’écris ces lignes, […] ce serait une catastrophe pour le mouvement si l’une de ses composantes décidait de recourir au terrorisme. »

Il insiste bien sur le fait que ce serait une catastrophe « pour l’instant ». Sa condamnation n’est pas de principe, mais simplement d’opportunité, de contexte. C’est une position stratégique, non morale. Malm ne s’oppose pas par principe à la violence contre les personnes, il estime simplement que le moment n’est pas encore venu, que l’opinion publique n’est pas prête.

Or, dans son dernier livre, Malm semble franchir un nouveau cap. Son apologie de la lutte armée du FPLP et du Hamas, sa présentation de ces organisations comme des modèles à suivre pour la gauche révolutionnaire, suggère que, à ses yeux, la fenêtre d’opportunité pourrait être en train de s’ouvrir.

Les écrits de Malm ont exercé une influence directe sur les mouvements activistes. Même Cyril Dion, animateur de certaines soirées consacrées à l’écologie sur France 2, se fait désormais l’apôtre du penseur suédois : « Qu’est-ce que la violence aujourd’hui ? Est-ce que la violence, c’est de construire un pipeline ? Ou est-ce que c’est de saboter un pipeline ? Andreas Malm nous invite à reconsidérer ce qui est violent. Et, d’une certaine manière, cette interposition, c’est de la légitime défense. »

L’extension infinie du domaine de cette légitime défense, voilà ce qui permet de légitimer toute forme de violence politique. Et demain, si les circonstances l’exigent, la violence contre les personnes.

 

La France, terre d’élection du léninisme écologique

Bien que suédois, c’est la France que l’activiste a choisie comme terre d’expérimentation pour ses idées radicales, considérant que notre pays était en Europe celui qui tolérait le plus haut niveau de radicalité et de violence politique.

Lors de sa conférence devant LFI le 30 mars 2024, il s’est même félicité que la France soit un terreau plus fertile pour ses idées que ne l’est son propre pays : « Les Soulèvements de la terre n’auraient sans doute pas pu exister de la même façon en Suède. La condamnation aurait été générale. » Il souligne également le « rôle pionnier que pourrait jouer la France ».

Dans un entretien à Mediapart, paru au lendemain des affrontements de Sainte-Soline, il se félicite car « ce qui était spécifique à Sainte-Soline, c’est que les gens pouvaient choisir leur niveau de confrontation avec les forces de l’ordre. Très souvent, dans mon expérience militante, j’ai observé une tension entre des manifestants radicaux et d’autres manifestants qui tentaient de les dissuader. Ce n’est pas ce que j’ai vu ce week-end. Il y a une culture politique en France qui me frappe à chaque fois. On y accepte plus largement que dans d’autres pays européens l’affrontement à l’État et à la propriété privée dans des actions concrètes. »

Plusieurs éléments font de la France, selon lui, le pays idéal pour appliquer ses théories. D’abord, la présence de mouvements radicaux dont les actions semblent bien acceptées par l’opinion publique. Ensuite, un climat politique propice au développement d’une nouvelle lutte des classes basée sur des considérations écologiques. Enfin, et c’est sans doute le plus important, la présence d’un parti d’extrême gauche fort, LFI, qui épouse les luttes activistes.

 

LFI et Mélenchon, les alliés du communisme de guerre écologique

Andreas Malm pense avoir trouvé en LFI et Jean-Luc Mélenchon les alliés idéaux pour appliquer ses idées. Dans son intervention à l’Institut de la Boétie, il déclare : « LFI est dans un dialogue constructif avec le mouvement social, sur les questions de race, d’islamophobie, de police et d’écologie. Leur projet parlementaire est ouvert sur la société, c’est l’un des rares qui mérite d’être considéré. »

C’est pourquoi, affirme-t-il, il place de grands espoirs en LFI pour incarner le « communisme de guerre écologique » auquel il aspire : un pouvoir central et coercitif fort, capable d’imposer une transition écologique anticapitaliste.

Quelques jours après les affrontements de Sainte-Soline en 2023, il affirmait : « Il faut intégrer le sabotage dans le répertoire d’actions du mouvement climat, et augmenter la pression sur l’État pour le contraindre à agir. Dans le pire des cas, il fera des concessions, et dans le meilleur des cas on en prendra le contrôle, que ce soit après une victoire de LFI ou après un processus révolutionnaire. À un certain moment, la pression populaire sera suffisante. »

Sa stratégie se déploie en trois temps. D’abord, la constitution d’un flanc radical activiste capable de s’attaquer directement aux intérêts des capitalistes, notamment par des actions de sabotage. Ensuite, l’élargissement du mouvement en essayant de nourrir une nouvelle forme de lutte des classes avec la conceptualisation d’une « éco-classe » qui rassemblerait tous ceux qui s’opposent aux tenants du « capitalisme fossile ». Enfin, la conquête du pouvoir central pour imposer un État coercitif fort, capable de mettre en place un « communisme de guerre » et une véritable transition écologique anticapitaliste.

La feuille de route est tracée : s’appuyer sur les mouvements activistes pour créer un rapport de force, construire une « éco-classe » pour massifier la contestation, puis conquérir le pouvoir de l’État – que ce soit « après une victoire de LFI ou après un processus révolutionnaire » – afin d’imposer par la contrainte une transition écologique anticapitaliste. Un « communisme de guerre écologique », pour reprendre ses propres termes.

 

Un silence assourdissant

Comment expliquer qu’un homme qui justifie explicitement le terrorisme, appelle au sabotage généralisé, présente le Hamas comme un modèle démocratique et avoue regarder les vidéos du 7 octobre comme « une drogue » soit invité à former les cadres de La France Insoumise et figure toujours parmi les titulaires de chaire sur le site de l’Institut de la Boétie  ?

La réponse tient peut-être dans cette phrase de Clémence Guetté, députée LFI et présidente de l’Institut La Boétie, qui estime que le rôle de son parti, même s’il ne s’inscrit pas dans la logique d’une lutte armée, est de faire émerger « un peuple révolutionnaire ».

 

La question qui n’a pas été posée

Lorsque Jean-Luc Mélenchon a été auditionné le 6 décembre devant la commission d’enquête parlementaire sur les mouvements soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste, le nom d’Andreas Malm n’a donc pas été prononcé. Pourtant, il est bien l’incarnation de la radicalité politique, de l’apologie de la violence, de la justification des massacres du 7 octobre et des liens entre l’extrême-gauche et des mouvements terroristes et islamistes.

Quels liens Jean-Luc Mélenchon et les cadres de LFI entretiennent-ils avec Andreas Malm ? Partagent-ils sa vision du « communisme de guerre écologique » ? Approuvent-ils ses positions sur le Hamas et le FPLP ? Cautionnent-ils ses appels au sabotage et sa théorie du flanc radical? Considèrent-ils, comme lui, que la lutte armée pratiquée par des organisations terroristes mérite d’être étudiée et éventuellement imitée par la gauche révolutionnaire ?

Ces questions, aucun parlementaire ne les a posées le 6 décembre. Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants ont réussi à éviter les sujets qui fâchent. Mais les faits sont têtus. L’Institut de La Boétie a bel et bien confié une chaire de géographie à Andreas Malm. Cet homme a bel et bien été invité le 30 mars 2024 pour former les militants et cadres de LFI, malgré ses propos sur le 7 octobre.

Andreas Malm est le symbole d’une gauche qui, du Capitalocène au « Nakba planétaire », de la théorie du flanc radical à l’apologie de la lutte armée, a franchi toutes les lignes rouges qui séparent le débat démocratique de l’appel à la violence politique.

La France Insoumise, en lui offrant une tribune, une chaire et une audience, s’en est faite la complice. Voilà ce qui aurait dû être dit devant la commission d’enquête parlementaire. Voilà la question qui n’a pas été posée. Voilà le nom qui était le grand absent de cette audition.

 


Olivier Vial

Ancien membre du Conseil économique, social et environnemental, directeur du CERU (Centre d’études et de recherches universitaire), un laboratoire d’idées indépendant, Olivier Vial est responsable du programme d’études sur les radicalités et les nouvelles formes de contestations.

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